lundi 23 mars 2020

Temple of Insanity, Y'ha-Nthlei

 

Temple Of Insanity (Demo)

Y'ha-Nthlei - 2012

 

Je ne pensais pas écouter ce genre de musique un jour.
Surtout, je ne pensais pas apprècier ce genre de musique un jour !
Mais la curiosité (qui est très loin d'être un vilain défaut) m'a fait me pencher sur ce musicien qui se fait appeler Randolph Carter et qui gère seul son petit monde qu'est Y'ha-Nthlei.
Rien que l'usage de ces noms m'a suffi pour que je me case le casque sur les oreilles afin de plonger du récif du diable dans les eaux noires de l'océan musical de cet artiste...
Autant vous dire qu'aborder son œuvre demande un sacré souffle, voire une bonne maîtrise de l'apnée.
Je me suis d'abord blessé aux écueils qui affleuraient, nombreux, à la surface des notes. J'aurais pu essayer de remonter sur les rochers, abandonner dès la première écoute ma tentative de découverte... Mais la bête que je suis est têtue, et je pressentais que, derrière les sons saturés de la guitare de Randolph Carter, se cachait un mystère.
Oh, nul besoin d'études approfondies des arcanes interdites dissimulées dans les pages de vieux grimoires oubliés. J'ai replongé, en prenant un meilleur élan, et j'ai nagé. Surnagé, plutôt, entre les flots de guitares délivrés aux rythmes parfois fous d'une batterie programmée, parfois décalée, mais base élémentaire à l'étrangeté musicale que nous délivre ce musicien.
Étrangeté, voilà le mot. Cette musique est étrange. Parfois déroutante, mais sans jamais sonner faux, comme on distingue entre les notes cette aura d'étrangeté qui appelle à une, puis deux, puis d'incalculables nouvelles écoutes.
C'est chose étrange, en effet, que vivre l'aventure Y'ha-Nthlei.
Il y a dans ce son un mystère digne des chants des sirènes antiques, qui me fascine, qui me captive, qui fait que je me retrouve à écrire un petit billet à son propos.
Écrire pour essayer d'exposer mes sensations d'auditeur encore sous le coup de la surprise.
Écrire comme pour essayer de conjurer un sort d'envoutement, pour prévenir le monde... Prévenir le monde non pas de prendre garde, mais au contraire pour l'inviter à plonger avec moi, du haut du récif du diable, dans les eaux noires et tumultueuses de la musique de Y'ha-Nthlei.

Cette démo, la première proposée par Randolph Carter, est celle que j'écoute le plus (même si je n'ai pas l'intégralité de ses sorties, je possède bon nombre d'entre elles). Ici aussi, point de raisons rationnelles qui me permettraient de justifier la chose. Peut-être simplement parce que c'est avec elle que j'ai fait le grand saut vers l'inconnu.

Quoiqu'il en soit, si d'aventure vous sautez avec moi dans l'univers de cet artiste, je reste curieux d'avoir votre retour.
Bien plus inaccessible que tout ce que j'ai pu écouter jusqu'à présent, je le répète, Y'ha-Nthlei mérite vraiment quelques minutes de votre attention. Minutes qui, au delà du temps, pourraient pour vous aussi devenir des heures...


4 titres pour un total de 11'30mn :

1 - Solitary I
2 - Solitary II
3 - Solitary III
4 - Hidden Track


D'abord sorti en cassette au tirage ultra limité de 13 exemplaires sur le label NitroAtmosfericum Records en avril 2012, avec un second tirage de 10 exemplaires chez Cold Solitude Productions la même année, pour enfin se voir réédité en CD en 2014 chez Grotesque Sounds Productions à 30 exemplaires...

Temple of Insanity est disponible au format digital et en écoute libre sur la page du label : Grotesque Sounds, et existe au format Cassette et CD... mais tirages limités, donc indisponible (ou parfois sur Discogs).

Page officielle de Y'ha-Nthlei, qui propose quelques infos en plus, des avis principalement rédigées en russe... c'est ici !